Rebelotte ! Karen a encore frappé. Une femme blanche de classe moyenne supérieure a été prise sur le fait (ou presque) de racisme par la magie des caméras de téléphones portables. Une vidéo de quelques minutes… puis une chasse aux sorcières sur les réseaux sociaux, la pression mise sur son employeur, un licenciement et une mise au ban de la société.
La dernière Karen en date se nomme Emma Sarley. C’est une jeune millenial hipster vivant dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn (une réserve naturelle de wokisme au cœur de New York), qui a eu une altercation avec un couple noir (tout aussi jeune et hipster qu’elle) suite à des aboiements intempestifs dans un parc à chien.
Emma Sarley s’est emportée contre le chien du couple, qu’elle jugeait trop agressif et a demandé à ses propriétaires de « retourner dans leur ghetto » (« go back to your hood » en anglais). Une réflexion ayant souvent une connotation raciale aux Etats-Unis. Ce que la jeune femme nie, qui n’a pas été filmé, mais qu’un témoin présent sur place a confirmé sur la vidéo en question.
La remarque d’Emma Sarley est-elle raciste ? Possible. Probable même. Mais l’offense méritait-elle le châtiment qui s’est abattu sur la jeune femme en quelques heures ? C’est une autre histoire, celle de toutes les Karen d’Amérique, qui depuis plus d’un an se font épingler par le tribunal des réseaux sociaux. Un tribunal qui ne connait qu’un seul et unique verdict : la mise à mort !
En quelques heures, sur la base des images de la vidéo, Emma Sarley a donc été identifiée. Il n’a ensuite fallu que quelques minutes pour que les Torquemada de Twitter contactent son employeur, une start-up new-yorkaise tout ce qu’on peut plus progressiste. Et quelques secondes pour que ces derniers annoncent le licenciement de la criminelle. Sans autre forme de procès.
On souhaite bon courage à Emma Sarley pour retrouver du travail dans les mois à venir. Sans parler du fait qu’elle va devoir rapidement déménager sous peine de risquer le lynchage par les hipsters radicalisés de Williamsburg, dont l’idolâtrie pour la tolérance et l’acceptation s’arrête à ceux qui ne pensent pas comme eux ou, pire, aux excommuniés de la trempe d’Emma Sarley.