Dave Chapelle, l’un des comiques les plus populaires des Etats-Unis, goûte à son tour aux joies de la « cancel culture ». De nombreux internautes et des associations réclament le retrait de son dernier spectacle de la plateforme Netflix pour cause de transphobie.
Dave Chapelle est coutumier de la polémique, et cette dernière ne devrait pas l’empêcher de dormir. Dans le collimateur des associations LGBT depuis plusieurs années pour ses prises de position contre le communautarisme gay et l’interdiction faite d’en rire, le comique a poussé le bouchon un peu plus loin dans son nouveau spectacle, The Closer, disponible depuis quelques jours sur Netflix.
Un spectacle qui fait, comme toujours, un carton d’audience pour la plateforme de streaming, mais qui a déclenché l’ire de la populace des réseaux sociaux. Dans ces cas-là une même et unique peine est toujours réclamée : la tête du blasphémateur et la mise au bûcher de son œuvre.
La polémique est née de la défense par Dave Chapelle de JK Rowling, qui s’insurge contre le militantisme transgenre et dénonce la violence de ses partisans. Après avoir manifesté son soutien à l’auteur de Harry Potter, Dave Chapelle a pris pour autre exemple le rappeur DaBaby, dont la carrière a été mise entre parenthèse après des propos jugés homophobes tenus pendant un concert.
« Dans notre pays, on peut tirer sur un n—- et le tuer, mais on n’a pas intérêt de froisser les sentiments d’une personne gay », a ironisé Dave Chapelle, qui est lui-même l’une des figures de proue du mouvement Black Lives Matter.
Ces remarques ont engendré une levée de boucliers de la part des associations de défense LGBT, à commencer par l’association GLAAD, l’une des plus puissantes du pays, qui a demandé à demi-mot le boycott du spectacle de Dave Chapelle et son retrait de Netflix.
« La marque Dave Chapelle est devenue synonyme du fait de ridiculiser les personnes trans et d’autres communautés marginalisées. Des critiques négatives et le fait que les spectateurs condamnent bruyamment son dernier spectacle est un message à l’industrie (du divertissement) que le public ne tolère pas que l’on donne une plateforme aux diatribes anti-LGBTQ », a indiqué GLAAD dans un commentaire sur Twitter.
Dave Chapelle, qui n’en est pas à sa première passe d’arme avec la communauté gay, a précisé dans son spectacle qu’il regrettait « les gangstas gays vieille école » qui se battaient réellement pour leur droit à la différence dans les années 1980.
« Je ne suis pas très amateur de ces nouveaux gays. Trop sensibles. Trop fragiles. Ce ne sont pas les gays avec lesquels j’ai grandi… Ils se battaient pour leur liberté. Je respecte cette m…e ! », a-t-il conclu.
Dave Chapelle est une des têtes de gondole de Netflix, qui a dépensé plus de 50 millions de dollars pour diffuser en exclusivité une série de ses spectacles. Un statut qui devrait le protéger à court-terme contre la furie woke.
Encore que… Jaclyn Moore, l’une des productrices d’un autre show populaire de Netflix, Dear White People, a annoncé qu’elle refusait désormais de collaborer avec la plateforme tant qu’elle maintiendrait des contenus transophobes.